Récit de voyage montréalo-indonésien (partie 1)

On se demande souvent quand est-ce qu’un voyage commence vraiment? Quand on embarque dans l’avion? Quand on se fait tamponner notre passeport aux douanes, arrivés à destination? Je ne sais pas pour vous, mais pour Karine-Amélie et moi, le début de cette aventure a été lorsqu’on a décidé de partir. Quand, par une journée de tempête à la fin mars, on s’est empressées d’acheter nos billets d’avion avec une seule idée en tête : se rapprocher de la mer au plus vite! Quand on s’est tapé 25 guides sur Bali, Le Lombok, Java, en plus des récits de voyage de l’entièreté du réseau de notre réseau qui connaît quelqu’un qui est allé en Indonésie. Au final, on s’est senties en vacances au moins 4 mois avant de l’être pour vrai. Bon, façon de parler.. parce qu’on a quand même travaillé comme des déchaînées dans les mois qui ont précédé notre envolée.

Il faut dire aussi qu’un aspect important de notre planification était de faire un voyage 100 % allergies-friendly, puisque je réagis à certains aliments dont les arachides, le sésame et les œufs. Quand on considère que ces trois ingrédients se retrouvent dans à peu près 99,9 % des plats typiquement indonésiens, et que ces derniers n’ont aucune notion de ce qu’est une allergie alimentaire, on avait un léger stress. Même si ma trousse de premiers soins contenait pas moins de deux Epipen et 30 Benadryl, l’idée était quand même de ne pas m’en servir. Comme le dit si bien ma grand-mère: mieux vaut prévenir que guérir.

Avant de partir, Karine-Amélie m’a sorti un Google Translate de mes allergies. Tsé, meilleure partner de voyage du monde. Ce n’est pas que je ne faisais pas confiance au grand Google, mais j’avais quand même le goût de valider avec un real Indonesian. La vie étant ce qu’elle est, c’est-à-dire bien faite, il y a justement un petit restaurant indonésien à deux pas de la maison. Sans trop savoir à quoi m’attendre, je passe y faire un tour après ma classe de yoga. Je suis donc dans un super mood zen pour rencontrer Ivan, propriétaire du Nonya sur Bernard Ouest, originaire de l’île de Java (en Indonésie) et Montréalais d’adoption depuis une dizaine d’années.

Deux heures d’échanges, de rires et de conseils plus tard, je sors de l’endroit avec :

1 – un note manuscrite expliquant en indonésien que ces aliments sont mortels

2 – le numéro de téléphone de sa sœur Stefani, qui est justement à Bali pour 6 mois et prête à nous accueillir

3 – une tourette d’excitation : l’Indonésie n’aura jamais parue aussi près!!

J’appelle Karine-Amélie histoire de déverser le trop-plein de joie et partager le fruit de ma rencontre, entre quelques cris dépassant le seuil des aigus et des décibels mesurables. 

Tout s’alignait pour qu’on fasse un voyage de rêve. Et c’est vraiment ce qui s’est passé. Un mois de pur bonheur, de découvertes, de contemplation. 30 jours à se faire réveiller par le chant des coqs (un plaisir dont on ne se tannera jamais!), à manger les pieds dans le sable et à écouter le bruit des vagues. 720 heures à imprégner le mode de vie des Indonésiens, en tentant de se fondre à leur culture. Et apprécier chacune des 43 200 secondes à l’autre bout du monde.  

Et quand est-ce qu’on revient d’un voyage comme celui-ci? Jamais. Du moins pas au complet; parce qu’à chaque évocation de l’Indonésie, on repart un peu et on revit tous ces beaux moments. La preuve, c’est qu’un mois plus tard, à rédiger autour d’un café, il a fallu couper ce billet de blogue en plusieurs entrées à force qu’on était énervées de vous raconter comment on s’était émerveillées là-bas. C’est donc à suivre! Hihi

Texte co-écrit avec Karine-Amélie Lévesque (parce qu’après tout on l’a vécu ensemble ce voyage-là!)

Les photos sont prises par moi (Cindy Boyce)